Entretien avec Isabelle Maurin-Joffre, directrice des Archives de la Charente, dans le cadre du Forum des archivistes en 2013
Comment votre département s’est-il inscrit dans la démarche de mise en ligne de ses archives numérisées ? Quels sont les principaux traits d’originalité et les points forts de votre site Internet ?
Le département de la Charente a acquis un portail internet spécifique pour la diffusion des Archives et pour structurer et améliorer l’accès aux documents numérisés des Archives départementales. En cela il s’inscrit dans un mouvement général d’ouverture des collections des établissements culturels via les réseaux numériques. Cette démarche est aussi liée à un souci de conservation des documents d’archives et à leur valorisation. La politique départementale de solidarité envers les territoires charentais s’exprime à travers notre portail en offrant aux habitants des sources variées pour leur permettre de construire leur propre histoire à partir de documents originaux. Nous avons choisi pour cela un accès cartographique et par nom de communes, complémentaire d’un accès par thème comme par exemple celui consacré aux images du territoire charentais. Notre site est original en cela qu’il n’est pas une galerie de documents remarquables ou emblématiques, ou bien un site répondant à un seul type de demande comme la généalogie. Il contient pour l’instant des documents écrits, imprimés ou iconographiques du XVIIIème au XXème siècle qui reflètent la réalité des fonds d’archives conservés. Certains documents comme les inventaires réalisés en 1906 après la séparation des Eglises et de l’Etat sont associés (sur les pages) à une exposition et à un dossier du service éducatif. Par ailleurs il comporte une partie payante.
Les documents d’état civil sont aujourd’hui grandement disponibles sur Internet. Comment voyez-vous l’évolution des portails d’archives ? Quels types de document reste-t-il encore à publier ?
L’avenir des portails d’archives me semble pour l’instant soumis au contexte d’évolution des textes, sur l’open data et sur la protection des données personnelles, et aux contraintes budgétaires qui affectent l’ensemble des services d’archives. Les usages nouveaux comme ceux initiés actuellement dans des réseaux sociaux ainsi que les avancées technologiques devraient faire évoluer les portails.
Il reste à publier des milliards de documents d’archives, ce qui va conduire à faire des choix. En Charente, ces derniers se feront dans le cadre de la politique engagée envers les territoires, et en particulier à travers la valorisation des travaux de classement réalisés: à chaque classement terminé devrait être mis à disposition du public une partie des documents référencés. Ainsi la richesse et la variété de nos collections seront mises en lumière et nous espérons les ouvrir aux recherches pour une meilleure connaissance de notre histoire.